mercredi 5 octobre 2011

LA TROUPE DE THÉÂTRE LA TRAVERSÉE PRÉSENTE : QUI VIENDRA FLEURIR MA TOMBE ?

Montréal : Qui viendra fleurir ma tombe ?

Pour la première fois, la Kabylie sera présente à la Place des Arts de Mntréal. En effet Karim Akouche, écrivain et Hacemess, poète-comédien ont travaillé avec tenacité pour la réussite de ce projet. Trois représentations sont au programme pour les 1er, 2 et 3 décembre avec la collaboration de plusieurs artistes .

Cette jeune équipe est à encourager et mérite un appui de tous en venant assister nombreux à cet évènement.





















Synopsis de la pièce de théâtre en français

(Karim Akouche)

Comme le Cahier d’un retour au Pays natal d’Aimé Césaire, Qui viendra fleurir ma tombe ? est un chant puissant « à thèse » qui « permet de rompre… avec la civilisation artificielle et de faire appel aux forces profondes de l’Homme.»

C’est l’histoire tourmentée d'un exilé confondue avec celle de son peuple; c’est l’éternelle interrogation d’un troubadour sur une identité plusieurs fois millénaires qui résiste à l’usure du temps, sur un peuple qui assiste, la bouche muselée, au cirque arbitraire de l’Histoire qui piétine sa civilisation.

Qui viendra fleurir ma tombe ? est un chant épique, parfois tragique, souvent lyrique, que comédiens et chanteurs interpréteront avec force, et ce pour nous rappeler que c’est l’illustre Saint-Augustin qui a façonné le pensée moderne de l’homme occidental, c’est le Pape berbère Saint-Gélase qui a inventé la démocratie laïque, c’est aussi Apulée de Madaure qui a écrit le premier roman, c’est également Tertullien qui a donné naissance à la pensée protestante et enfin, c’est la reine Kahina qui a inventé le féminisme…

Qui viendra fleurir ma tombe ? est un hymne bouleversant que tout déraciné, autochtone privé de son identité ou peuple piétiné par un colon sans scrupules, aurait dédié à ses ancêtres.

Qui viendra fleurir ma tombe ? nous rappelle plus que jamais que l’Histoire ne fait pas dans la dentelle, elle conduit les peuples qui combattent et traîne ceux qui capitulent.

Synopsis de la pièce de théâtre en anglais

Like Aimé Césaire’s Cahier d’un retour au Pays natal, Qui viendra fleurir ma tombe? is a song with a message that enables «to break away …from the artificial civilisation and to call upon the deep strengths of Man .»

It is the tormented story of an exiled blending with his people; it is the eternal questionning of a poet on a multi-millennium identity that resists to the wear out of time, on a people witnessing, oppressed, the arbitrary circus of history that crushes their civilisation.

Qui viendra fleurir ma tombe ? is an epic song, sometimes tragic, usually lyrical that actors, singers and dancers will energetically perform, to remind us that it is the renowned Saint Augustine who moulded the thought of modern West, it is the Berber pope Saint Gelasius who invented secular democracy, it is Apuleius who wrote the first novel, it is also Tertullian who gave birth to the protestant thought and finally it is the queen Kahina who invented feminism…

Qui viendra fleurir ma tombe? is a moving anthem that any uprooted, native deprived from his identity or people trampled by an unscrupulous colonist, would have sung at the top of his voice or dedicated to his ancestors.

Qui viendra fleurir ma tombe ? reminds us more than ever that history shows no mercy , it leads peoples that fight and drags the ones that capitulate.

vendredi 30 octobre 2009

DÉPÊCHE DE KABYLIE - ENTREVUE AVEC TASSADIT OULD-HAMOUDA

Tassadit Ould-Hamouda, responsable de l’association Tafsut au Canada





“Nous sommes très sensibles à tout ce qui se passe surtout en Kabylie”



Ils sont à des milliers de lieux de la Kabylie, mais sans pour autant, l’oublier, ni lui tourner le dos. Ils vivent au Canada, mais ils veulent rester c’est la nature, des Kabyles ! L’activisme culturel et politique de la diaspora kabyle, à travers le monde est cette fenêtre qui nous permet de côtoyer le monde, le connaître et surtout de se faire connaître. Notre amie, Tassadit Ould-Hamouda est parmi ces braves militants, qui ne cessent, même étant à l’autre bout de la Terre, de porter les couleurs de sa culture d’origine. Responsable d’association au Canada, elle nous explique dans cet entretien, les différentes formes de ses activités, la présence de son association dans les différentes cérémonies culturelles… Elle évoque surtout la relation qui lie cette association à la Kabylie.


La Dépêche de Kabylie : Vous êtes responsable d’une association culturelle berbère au Canada, pouvez-vous la présenter à nos lecteurs ?



T. Ould-Hamouda : Je suis responsable de l’association Tafsut, Chants et danses de Kabylie, fondée en 2001. Tafsut est un organisme sans but lucratif créée pour la sauvegarde et la promotion de notre culture au Canada



Quelles sont vos activités ?


Essentiellement, elles se résument comme suit : Organisation de spectacles :



Célébration et commémoration des évènements qui ont marqué ou qui font partie de notre culture afin qu’ils ne sombrent pas dans l’oubli : Yennayer, Tafsut n Imazighen, Anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès, etc…Célébration de la Fête Nationale du Québec (annuellement).
- Participation à des spectacles et festivals québécois ou canadiens :
Tafsut étant maintenant un groupe connu, il s’est classé parmi les grands groupes artistiques du Québec. De ce fait, il a déjà participé à de grands festivals, notamment "Le Mondial de Drummondville", "Montréal en Llumière", "Gigue en Fête", "Vues d’Afrique", "Journée africaine", "Adeqqi (Art des femmes berbères) au Musée de la civilisation Québec", "Festival de la nation Huronne de Wendake (premières nations)", "Yennayer à l’université de Chicoutimi" "Salon international du tourisme et du voyage de Montréal ", "Fête des enfants de Montréal", etc. Je ne peux malheureusement pas tous les citer…).
- Participation à des expositions :
Tafsut a participé à diverses expositions canadiennes et québécoises. La dernière manifestation remonte au 30 et 31 mai au Musée du Fier Monde de Montréal.


Vous célébrez, pratiquement toutes les dates inhérentes au combat identitaire de la Kabylie, quel accueil est-il réservé à vos activités par les Canadiens ?



Effectivement, à chacune des activités de Tafsut, les gens viennent en grand nombre et sont heureux de nous voir. Nous recevons des félicitations de tous. Nous remercions vivement notre communauté qui est toujours présente lors de nos participations aux divers spectacles. Les Canadiens sont heureux de découvrir une autre culture et sont très curieux de tout savoir. C’est de cette manière que nous faisons la promotion de notre culture.


Peut-on savoir quel est le nombre de vos adhérents ?



Nous n’avons jamais fait ou crée des cartes de membres pour la seule et unique raison que notre communauté à Montréal est nouvelle, nous ne voulons pas mettre les gens dans l’embarras. Tout le monde est le bienvenu à Tafsut. C’est pour cette raison peut-être que notre groupe a beaucoup de sympathisants. Par ailleurs, Tafsut fonctionne plus comme un groupe culturel.


Vous avez été félicitée à plusieurs reprises ?

En plus des messages d’encouragements et de félicitations de la Ville de Montréal et de plusieurs organismes culturels québécois, l’Association des At-Yiraten (Canada) m’a honoré par une reconnaissance qui m’a beaucoup émue (un trophée pour mon militantisme). J’ai eu le Prix d’Excellence 2007 de la Fondation Club Avenir (organisme de chercheurs et d’universitaires algériens). Je viens d’être félicitée et honorée avec un trophée par la prestigieuse association Acaoh d’Ottawa-Hull lors de la célébration de Tsafsut n Imazighen. Je remercie tous ces organismes pour leur soutien et la confiance qu’ils m’accordent ce qui m’encourage à y aller de l’avant.


La communauté kabyle est très importante au Canada, quels sont les liens que vous avez tissés avec d’autres communautés ?



Effectivement, la communauté Kabyle est très importante surtout à Montréal. Elle grandit de jour en jour avec les nouveaux arrivants.



Au fil des années, nous avons tissé de très bonnes relations avec des communautés africaines, russes, portugaises, malgaches et québécoises...


Je suis personnellement impliquée avec l’Association du Patrimoine d’expression du Québec (SPEQ), organisme de défense et de promotion du patrimoine d’expression au Québec, je rencontre souvent divers groupes de diverses communautés, à force de travailler ensemble, nous avons appris à nous connaître.


Les événements politiques en Algérie en général, et en Kabylie en particulier, peuvent-ils influencer vos activités, si oui de quelle manière ?


Bien sûr. Nous sommes très sensibles à tout ce qui se passe surtout en Kabylie. Notre cœur est là-bas. Les évènements qui s’y déroulent nous touchent au plus haut point et à chaque fois que l’occasion nous est donnée, nous en profitons pour informer l’opinion publique que ce soit lors de l’ouverture de spectacles, ou lors des invitations des médias d’ici ou d’ailleurs.


Avez-vous d’autres spectacles en vue ?

Nous préparons la Fête des Enfants de Montréal. Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour inviter notre communauté à venir applaudir nos jeunes sur scène, le 15 août à 12h00 et le 16 août à 16h00 et à l’atelier de danse, le 15 août à 12h30 au Parc Jean-Drapeau.


Un dernier mot ?



Tout d’abord je tiens à vous remercier pour l’intérêt que vous nous accordez. Je remercie Mourad Itim qui a toujours été là, pour Tafsut et qui active de bon cœur. Grand merci à toutes ces filles et à tous ces garçons qui sont la fierté de Tafsut : Imane, Ghilas, Ahmed, Zalas, Amina, Sonia, Lisa A., Lisa, Sarah, Neila, Taouès, Katia, et Djouher. Merci à toutes ces personnes qui nous aident à chaque fois que nous avons besoin d’eux, Rachid Bandou, Amar Nessah, Nordine, M. Chaker, Fouad Yalaoui, Samir Harfi, Madjid Benbelkacem et tous ceux qui de loin ou de près, contribuent à notre réussite.




Propos recueillis par Mohamed Mouloudj



revenir à la rubrique "Culture"